Le Seuil

La seule amitié avec l’autre se mesure parfois au moment de l’abandon,

Celui du corps et même celui de l’esprit.

Rien ne peut subsister car le corps doit se recycler et l’âme doit voyager,

L’abandon de nos croyances est obligatoire,

Car si l’on demeure accroché à ce qui existait l’on se meurt avec l’autre sans autre espoir.

La Vie nous apprend souvent à nos dépends à tout quitter, les meubles et objets,

Mais aussi les autres, les croyances et nos bien-aimés,

Le seul statut à cela,

Celui d’aimer la Vie lorsqu’elle est là,

La choyer, pour ce qu’elle nous apprend, ce qu’elle nous offre.

Quoi d’autre ? Sinon à quoi bon résister à notre propre trépas.

Ça sent moins bon quand on recule, ça sent meilleur quand on avance, mais à quoi bon ?

L’un et l’autre ne sont que nos fuites permanentes et éternelles à notre seule réalité,

L’instant qui est là, juste entre les deux senteurs.

Respirer, cet entre deux, demande de s’y poser, de s’y reposer,

Et d’y retourner encore et encore… Quoi de plus vrai ?

C’est dans cette respiration qui se suspens, entre deux rythmes, que tout l’Univers se pose,

Entre l’inspire et l’expire, dans ce temps éternel où tout est.

Comment le maintenir, comment l’apprécier ?

Juste en goûtant, en essayant, en adoptant, en y espérant…

C’est dans cet espace infini, entre deux, que se créé tout notre Univers.

Oui il est bon de s’y plonger, d’y rester et d’y méditer!

Car c’est à cet endroit que le vrai repos, ouvre la porte vers l’autre réalité.

Celle d’ici et celle de l’autre côté ont de commun cette même porte d’entrée.

La suite à n’en pas douter est source de merveilles si seulement la paix y est gardée.

Le deuil est momentané,

La peine est éphémère,

La porte entre ces deux réalités ordinaires est la grande ouverture de la Vie.

Savoir ouvrir la porte pendant la Vie pour qu’à l’heure du grand départ,

L’éphémère et le momentané s’effacent pour rencontrer la totalité de ce qui est.

La Vie nous y conduit pas à pas, et savoir y aller en douceur est notre plus grand bonheur.